La société et la classe politique polonaise se déchirent sur les droits à accorder à la communauté LGBT. Cette dernière manifeste depuis plusieurs mois pour faire reconnaître notamment les couples homosexuels. Le pouvoir conservateur, soutenu par l’Église, reste toutefois inflexible.
Dans les grandes villes, il y a en général un peu plus de tolérance qu’en province au sujet de la communauté LGBT. Mais certaines villes de Pologne, principalement dans le sud, se sont auto-proclamées « zones libres de l’idéologie LGBT ». C’est-à-dire qu’elles refusent l’enseignement de la théorie du genre à l’école ou bien que de l’argent public finance le moindre projet promouvant des valeurs contraires à celles de l’Église.
Les droits des personnes LGBT ont été un des principaux thèmes de la campagne électorale lors de la dernière élection présidentielle. Andrzej Duda, le président réélu a violemment attaqué la communauté LGBT en déclarant que ce ne sont pas des humains mais une idéologie. À ce jour, les couples homosexuels ne sont pas reconnus en Pologne et tant que les conservateurs seront au pouvoir, il y a très peu d’espoir que cela évolue.
Exaspération de la communauté LGBT
De nombreuses manifestations ont pourtant eu lieu à Varsovie dernièrement, c’est un signe d’exaspération totale de la communauté LGBT. Des affrontements ont même eu lieu avec la police. Cette dernière a procédé à des arrestations et l’un des militants, pseudonyme « Margot » – officiellement un homme mais qui demande à être présenté comme une femme –, a passé plusieurs semaines en prison pour avoir vandalisé une camionnette d’une association pro-vie et agressé son conducteur. Les manifestations qui ont suivi avaient pour but de soutenir « Margot ». Mais en face, les opposants à la communauté LGBT manifestent également, brûlent des drapeaux arc-en-ciel. La tension est très vive entre les deux camps et il faut des centaines de policiers pour les séparer à chaque fois qu’ils descendent en même temps dans la rue.
L’Église, tolérante mais pas trop
L’épiscopat vient de publier un document de 27 pages dans lequel il appelle à la tolérance envers les personnes LGBT tout en critiquant leurs revendications. Il déclare que l’Église ne peut accepter d’élargir la définition du mariage, d’accorder les mêmes droits et les mêmes privilèges aux mariages hétéro et homosexuels, ou encore de laisser les couples homosexuels adopter des enfants.
L’épiscopat propose même de créer des centres de consultation pour permettre à ceux qui le souhaitent de retrouver une orientation sexuelle « naturelle ». Cette dernière proposition provoque évidemment la fureur de la communauté LGBT dont les représentants soulignent que ce genre de thérapie réparatrice est interdite dans de nombreux pays.
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